Vie de quartier

Les commerçants du Grand Sud ne baissent pas les bras

21/08/2025
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mont-dore
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Plus d’un an après les émeutes, l’économie peine à redémarrer, en particulier dans la partie sud de la commune où les commerces se battent contre vents et marées pour se maintenir à flot. Pour répondre aux besoins de proximité et poursuivre leur activité, certains proposent de nouveaux biens et services, voire se sont relocalisés.

Cela fait huit mois qu’Alice, gérante du salon de coiffure « Les Ciseaux d’Alice », s’est installée au Mont-Dore Sud. « Après le 13 mai 2024, mon local situé en face de la gendarmerie de Saint-Michel était inaccessible et
j’ai pris de gros risques pour récupérer mon matériel. Ensuite, j’ai continué à exercer à mon domicile, sans mon
associée », raconte-t-elle. La coiffeuse s’est lancée dans la construction d’un bungalow aménagé pour son activité dans son propre jardin, au coeur du lotissement Martin Sud. « Depuis un an, je me suis constitué une très bonne clientèle dans le quartier, ce qui m’a permis d’obtenir un crédit », poursuit-elle.
Le départ des habitués
À contrario, Miguel, gérant d’une roulotte de restauration rapide, a dû fermer son service quotidien en juin dernier. Créés juste avant les émeutes, « Les Ptits salés du Cagou » ont bien marché au début. À présent, Miguel dresse le constat amer du départ de nombreux Mondoriens. « Maintenant, je me déplace seulement sur des événements. Comme je suis mobile, je travaille plutôt sur Nouméa », se désole-t-il. Même son de cloche au « Fournil de La Coulée ». « Nous avons perdu de la clientèle mais nous ne sommes pas les plus à plaindre », tempèrent Danielle et Jean-Jacques. Installé au Mont-Dore depuis sept ans, le couple d’artisans boulangers se réjouit de pouvoir proposer chaque jour du pain frais et des viennoiseries aux Mondoriens. « Ils étaient très contents de nous trouver au moment de la fermeture de la route de Saint-Louis », confie Danielle.
Diversifier son offre
Aux « Saveurs du Mont-Dore », la crise a obligé Nina et Laurent, cogérants de ce magasin d’alimentation générale ouvert en 2017, à revoir leurs carnets de commandes. « Nous nous sommes diversifiés pour répondre aux demandes, comme des groupes électrogènes lors des coupures de courant, des vêtements, de l’électroménager… Les gens viennent chez nous, au Mont-Dore Sud, depuis Plum, notamment pour le PMU (Pari mutuel urbain) ou pour recharger leur carte de bus Tanéo », précise Laurent.
Chez « Zen Thaï », le salon de massages thaïlandais tenu par Tin Tara, c’est avant tout la baisse du pouvoir d’achat qui se fait sentir. « Ceux qui pouvaient s’offrir un massage chaque semaine ou une fois par mois ne viennent plus aussi souvent », déplore la gérante et masseuse du salon. Après huit ans au sein du centre commercial du Vallon-Dore, elle a choisi de s’installer au Mont-Dore Sud. Elle peut ainsi compter sur une clientèle de fin de journée ou du week-end qui, par sécurité, fréquente les commerces de proximité.

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