Dorine Savoldelli, une centenaire pétillante
C’est confortablement installée sur sa terrasse offrant une vue imprenable sur le phare Amédée, « par temps dégagé », que Dorine Savoldelli profite de cette journée symbolique. Ce 10 juillet marque, en effet, son centième anniversaire.
Pas de quoi la réjouir pour autant. « Ça ne me fait pas trop plaisir ! Je préférerais avoir encore vingt ans. J’étais bien dans ma jeunesse à voyager et à danser le rock, le tango, la valse et le paso doble. » Née en 1925 dans le Gard, Dorine Savoldelli a traversé le siècle en profitant de chaque instant. De son grand-père, mineur de fond, et de son père, arrêté puis déporté au camp de Buchenwald, elle a hérité d'une grande force. Pour son frère maquisard, qui a contribué à sauver les Cévennes, elle nourrit la plus grande admiration. Et de sa grand-mère, qui tenait un magasin de vêtements haut de gamme, elle a reçu en héritage sa passion pour la mode et la couture. Coquette, elle s’est longtemps parée de bleu turquoise ou de rose fuchsia, ses deux couleurs fétiches.
« Mais ça, c’était avant », dit-elle en souriant. Ancienne couturière et cuisinière hors pair, elle a longtemps
vécu à Montpellier où elle a passé son permis de conduire à l’âge de cinquante ans, « afin d’être indépendante », après son divorce.
Un nouveau départ
2006 marque un tournant décisif. À l’âge de 81 ans, Dorine Savoldelli ouvre un nouveau chapitre de sa vie. Direction la Nouvelle-Calédonie avec sa cadette, Christiane Guebinian. « Mes deux soeurs, Maryline et Michelle y étaient installées depuis des années. Elles vivaient sur la commune du Mont- Dore. Nous étions venues en vacances avec maman et ça nous avait bien plu », se souvient Christiane Guebinian. « J’ai eu un peu de mal au début, il faut le dire. Vous pensez, à mon âge, faire autant de distance pour sauter dans l’inconnu ! », ajoute Dorine Savoldelli. À leur arrivée, mère et fille s’installent dans le quartier de La Briqueterie, à proximité de Michelle et de Maryline, cette dernière étant aujourd’hui décédée.
Le Vallon-Dore, un petit village
En 2007, la pimpante octogénaire fait l’acquisition d’une maison au Vallon-Dore où elle vit toujours, avec sa fille
Christiane, non loin de Michelle. Dans ce quartier de la commune, « à l’ambiance familiale où beaucoup de gens se connaissent comme dans un petit village », elle coule des jours heureux, bercée par ses souvenirs et entourée de ses proches. « J’aime être avec ma famille. On partage de beaux moments. » Celle qui n’a rien perdu de son esprit vif et de son humour, a aujourd’hui six petits-enfants, six arrière-petits enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants dont elle profite au quotidien.